dimanche 1 février 2015

Quelques lectures à retenir de l'année 2014

2014 a été une année de contrastes.

Parmi les dizaines de livres que j’ai ouverts, parfois enthousiasmants, parfois décevants, deux ont été de vraies claques : Petits Combattants, de Raquel Robles, découvert grâce à l’opération Masse Critique de Babelio et Mille morceaux, de James Frey, que je voulais lire depuis plusieurs années déjà. Deux autres romans m’ont tout simplement impressionné par leur maîtrise, leur capacité à manipuler le lecteur : Du Bout des doigts, de Sarah Waters, et l’inénarrable Comte de Monte-Cristo.

Quelques-un m’ont fait sourire et littéralement emportée au pays de l’amour éternel : parmi eux, Les Ailes de la nuit et plus généralement toute l’œuvre de Lisa Kleypas, l’auteure de romance qui a fait le plus tambouriner mon cœur cette année. Et bien sûr, dans le domaine de la fantasy, Richelle Mead et sa série Vampire Academy (et encore et toujours sa série Succubus, en littérature adulte), que j’ai tout simplement dévorée. 

Les deux derniers titres que j’ai plus particulièrement envie de retenir sont des confirmations. De nouvelles preuves du talent de leur auteur respectif. Avec son nouveau « bio-graphique », Ainsi soit Benoîte Groult, l’auteure de BD Catel m’a permis de rencontrer une femme exceptionnelle. Et avec L’Affaire Collini, son premier roman traduit en français après deux recueils de nouvelles, Ferdinand Von Schirach m’a prouvé qu’il était encore possible d’écrire de bonnes histoires policières, sans clichés et à l’intrigue bien ficelée.

Et vous, quelles lectures vous ont marqué en 2014 ?

lundi 22 décembre 2014

Un livre... un lieu

Un tag proposé par Romanza nous propose de faire revivre les lieux particuliers associés à nos lectures. Voici quelques-uns des miens :

Le Da Vinci Code, dévoré assise sur une marche d'escalier !

Guerre et paix, en vacances dans la Drôme, assise au bord de la piscine ou à l'ombre des arbres.

Les premiers tomes de Twilight, lus d'une traite étalée sur mon lit, dans ma chambre d'adolescente.

Persuasion de Jane Austen, découvert par hasard dans le CDI de mon lycée.

Maison des autres de Silvio d'Arzo, dans un train vers Paris, un matin d'automne.

Du sang sur la soie d'Anne Perry, dans une chambre d'hôtel avec vue sur la Cité de l'espace.

Et j'en oublie tellement...

mardi 13 mai 2014

Widdershins : Le Pacte de la voleuse - Ari Marmell

Elle a grandi dans la rue, été adoptée par un aristocrate avant de (re)devenir l’une des voleuses les plus talentueuses de la cité de Davillon. Elle est née Adrienne Sati, mais est désormais plus connue sous le nom de Widdershins... et a beaucoup d’ennemis, que ce soit parmi la Garde de la Cité, la Guilde des  voleurs ou les victimes de ses vols. Parviendra-t-elle malgré tout à sortir vivante de ses aventures ?

C’est une jeune femme piquante et pleine de charme que nous propose de rencontrer Ari Marmell, écrivain américain spécialisé notamment dans l’écriture de scenarii de jeux de rôle, en nous narrant l’histoire de Widdershins. Cette mystérieuse héroïne partage son corps avec un dieu, Olgun, qui l’aide dans son quotidien, ce qui ne les empêche pas de se quereller régulièrement. Ce duo est l’un des principaux atouts du roman, dont la plupart des autres personnages, tout comme le décor (la cité de Davillon, dont la description peut faire penser à une cité médiévale), restent trop rapidement esquissés pour être réellement marquants. Ari Marmell met pourtant un certain temps à démarrer son histoire, n’hésitant pas à multiplier les parenthèses pour préciser le cadre de son intrigue, un peu fouillis au départ.

Mais une fois le contexte posé, les pages se tournent toutes seules. Les rebondissements (souvent surprenants, mais pas saugrenus) s’enchaînent avec fluidité. Le style de l’auteur, travaillé, ne manque pas pour autant d’efficacité et même d’une pointe d’ironie bienvenue. Difficile alors de rester indifférent aux aventures de l’héroïne, jeune femme maligne, intrépide et courageuse.


Le Pacte de la voleuse est donc un premier tome qui donne indéniablement envie d’en savoir plus sur Widdershins. Merci en tout cas aux toutes jeunes éditions Lumen et à l’opération Masse Critique de Babelio de m’avoir permis de faire sa connaissance.

Ari Marmell, Widdershins : Le Pacte de la voleuse, éditions Lumen, 2014, 412 p.

Extraits: 

"Merci pour l'or, Monsieur le baron. J'en jouirai mieux que vous, je n'en doute pas. Mais voyez le bon côté des choses: désormais, vous ne serez plus tenté d'aller le dépenser en plaisirs alors que vous devriez être chez vous en train d'équilibrer vos comptes.

Sincèrement vôtre,
Une personne nettement plus riche qu'auparavant." (p. 65)

“-Renard s'est toujours bien comporté avec moi, reconnut-elle à contrecœur. C'est lui qui m'a prise sous son aile quand je suis entrée dans la guilde. Il m'a guidée dans mon apprentissage, m'a montré les ficelles du métier.
-C'était mes ficelles ou la corde, de toute façon ! s'amusa Renard. [...]
-Mais revenons à nos moutons. Qu’est-ce que tu fais à fouiner par ici ?
Renard rétorqua, hautain :
-Je ne fouine pas, madâme. Je me coule. Je rôde. Il m’arrive même, de temps à autre et au besoin, de me tapir. Mais je n’ai jamais, au grand jamais…
-Réussi à tenir ta langue plus de deux minutes consécutives ! l'interrompit Widdershins. Vas-tu te taire et répondre enfin à ma question ?
-Décide-toi: faut-il que je me taise ou que je réponde ?ˮ (p. 102)

« Même paré des plus beaux atours, un taureau reste un taureau. » (p. 199)

lundi 31 mars 2014

Une lettre de vous - Jessica Brockmole

Le roman épistolaire est un genre qui a donné naissance à des perles, comme Les Liaisons dangereuses, un classique qui fait partie de mon panthéon personnel, ou le piquant 84, Charing Cross Road. Mais c'est un type de narration complexe, qui peut virer à l'exercice de style plat et scolaire s'il n'est pas suffisamment maîtrisé.

Une lettre de vous, premier ouvrage de l’écrivaine américaine Jessica Brockmole, parvient à échapper à cet écueil, mais sans transformer complètement l'essai.

Tout débute en 1912, sur l'île de Skye, lorsque la jeune poétesse Elspeth Dunn reçoit une lettre d’un jeune admirateur américain. Elle décide de répondre, entamant ainsi une correspondance régulière avec cet étudiant qui partage son goût pour la littérature. Près de trente ans plus tard, à Édimbourg, Margaret trouve une lettre d’amour dans les affaires de sa mère, qui disparaît le lendemain. Elle décide d’enquêter pour lever le voile sur « le premier tome de [sa] vie » et tenter de mieux comprendre cette femme mystérieuse.

Dans Une lettre de vous, Jessica Brockmole mêle ainsi roman historique et correspondance, histoire d’amour et quête des origines sur fond de guerres. Le premier fil narratif est plutôt réussi. L’auteure réussit à rendre vivant et plein de charme l’échange épistolaire entre Elspeth et David, son plus fervent lecteur. De plus, s’étant visiblement documentée, elle nous permet de découvrir quelques aspects peu connus des deux guerres mondiales sans que l’on ait l’impression de subir un cours d’histoire : David s’engage ainsi, à l’image de nombreux étudiants américains de l’époque, dans l’American Ambulance Field Service, association avec laquelle il rejoint les champs de bataille français. 

Malheureusement, Jessica Brockmole a greffé à cette première correspondance une seconde échangée une vingtaine d’années plus tard. Or cette deuxième intrigue alourdit inutilement le récit. L’auteure s’éparpille ainsi en voulant multiplier les thèmes, ce qui l’empêche de creuser des personnages qui avaient pourtant du potentiel. Dans ce contexte, l’histoire et le type de narration choisi deviennent au fil des pages de plus en plus artificiels.

Si l’on passe outre les importantes longueurs du texte, Une lettre de vous reste malgré tout un roman épistolaire sympathique, au style fluide. Merci à l'opération Masse Critique de Babelio (site où vous trouverez des avis globalement plus positifs que le mien) et aux Presses de la Cité de m'avoir offert l'opportunité de le découvrir.

Jessica Brockmole, Une lettre de vous, éditions Presses de la Cité, 2014, 283 pages.

Quelques extraits :

"Les émotions sont aussi éphémères qu’une nuit tranquille." (p. 37)

"Chère Margaret,

Il est bon de réfléchir. C'est ce qui sépare les êtres humains des cafards.

Mère" (p. 38)

"Je suis un garçon qui n'a rien pour lui que du cran. Pourquoi voudriez-vous de quelqu'un comme moi ?" (p. 103)


mercredi 26 février 2014

Deux courts romans écrits à la première personne (2) : Les noces clandestines - Claire-Lise Marguier

Bien que son roman ne soit absolument pas autobiographique, l'écrivaine française Claire-Lise Marguier a choisi d'employer dans son second roman le même procédé que celui utilisé par Raquel Robles dans Petits combattants. Publié un an après son très réussi Le faire ou mourir (à lire absolument, si ce n'est déjà fait), Les noces clandestines est entièrement narré à la première personne par son personnage principal, un homme dont on ne connaîtra jamais le nom. C'est un texte glaçant, totalement dénué d'humour. Ce livre publié dans la collection La Brune des éditions du Rouergue au printemps 2013 ne m'intéressait d'ailleurs pas a priori. Mais la lecture d'avis enthousiastes comme ceux d'In cold blog ou bladelor (pour d'autres références, allez voir chez Babelio) m'a convaincue d'y jeter un œil. 

C'est l'histoire d'un homme en apparence banal. Âgé d'une quarantaine d'années, il est professeur d'histoire dans un collège. Mais alors que la femme qui l'a élevé vient de mourir, il rencontre Joël, un jeune sans-abri qu'il décide de retenir dans la chambre qu'il a installée au sous-sol de sa maison.

Avec ce nouveau roman, Claire-Lise Marguier traite un thème particulièrement difficile: elle fait le récit d’une séquestration du point de vue du kidnappeur. Et elle parvient à en éviter tous les écueils et les clichés. Elle ne cherche pas à nous faire aimer les personnages, à détailler les raisons de leurs agissements, à verser dans le sentimentalisme. Son but n'est pas de mettre le lecteur à l'aise, ni d'en faire un voyeur. Elle a donc écrit un texte court, sans un mot de trop, et qui sonne juste, sans jamais verser dans la trivialité.

Les noces clandestines est un roman à part, étrangement fascinant. Un livre qui, malgré son thème, n'a rien d'un roman d'horreur banal. Ses pages se tournent toutes seules.


Claire-Lise Marguier, Les noces clandestines, éditions du Rouergue, 2013, 120 p.

Deux extraits du début du roman:

"On dit souvent bien niaisement que l'on sent la mort rôder à pas feutrés, se cacher dans les ombres des portes et dans les entrebâillements de placards. Pas du tout. Elle est lointaine, intouchable. Elle ne fait pas partie de ce monde tant qu'elle n'a pas fondu sur vous. Vous croyez que vous aurez droit à un signe vous indiquant qu'elle va vous ravir quelqu'un. Que votre chien va hurler sans raison, que les carillons vont tinter. Que vous serez là pour recueillir les dernières volontés du moribond, avant qu'il n'ait un soupir et rende l'âme. Si c'est à cela que vous vous attendez, vous vous sentirez floués le moment venu. Parce que la mort entre par la grande porte, en plein jour, à l'heure bruyante de la sortie des écoles, passe devant vous sans un mot et vous vous trouvez à contempler stupidement un cadavre, en vous questionnant sur l'utilité d'ameuter votre entourage." (p. 11-12)

"Il y a dans chaque existence un moment charnière duquel découlent tous les autres événements. On prête aux rencontres cette capacité, mais cela va bien au-delà. La minute de retard qui vous a fait prendre un raccourci. Le clou sur la route qui vous a amené chez le garagiste du coin. Ces anicroches qui vous dévient inconsciemment de votre route pour vous conduire sur des chemins de traverse et faire basculer les destinées des cinquante personnes à la ronde." (p. 13)

Le point de vue du narrateur sur la lecture : 

"Quant à moi, je me tenais à distance raisonnable des livres, ainsi que je l'avais toujours fait, conscient du danger qu'ils représentent, ne lisant que le strict minimum et ne commettant jamais l'erreur de croire au caractère inoffensif du plus insignifiant d'entre eux. En lire la première ligne vous asservit jusqu'à la dernière, et même longtemps après. Entre leurs pages, vous n'êtes plus maître de vous-même ; vous vous abandonnez sans conditions à l'esprit d'une plume plus forte que vous, susceptible de vous emmener dans des travers sombres et glauques, de vous faire admettre des idées fausses sans que vous ne cilliez. Les mondes qu'ils dévoilent sont capables de vous aspirer et de vous emprisonner dans une ronde infernale de désespoir et de culpabilité, n'ignorant pas que vous demeurerez à jamais impuissant à embrasser le dixième de leurs révélations, même si vous y passiez le reste de votre éternité. Les livres sont des pièges mortels et pervers où s'égare la raison, et qui se cachent sous des allures nobles de pourvoyeurs de connaissances."  (p. 90-91)

samedi 22 février 2014

Deux courts romans écrits à la première personne (1): Petits combattants - Raquel Robles

J'ai lu récemment deux romans écrits à la première personne qui m'ont bouleversée. Deux ouvrages dont le narrateur reste volontairement anonyme. Le premier est un roman autobiographique, premier titre traduit en français (mais troisième livre publié) de Raquel Robles. Cette écrivaine argentine, née à Santa Fe en 1971, a en effet perdu son père et sa mère, opposants à la dictature arrêtés et disparus alors qu'elle n'avait que cinq ans.

On ne saura jamais son prénom. Ni son âge. Mais comme l'auteure, la narratrice de Petits combattants a grandi dans l'Argentine de Perón. Elle a connu le "Pire" : une nuit, ses parents, communistes, ont été enlevés. Elle tente de continuer à vivre en suivant leur modèle, d'être fidèle à la Révolution, d'être forte pour son petit frère. Tenaillée par l'espoir de retrouver un jour son papa et sa maman.

C'est un roman bref mais très émouvant que nous propose Raquel Robles avec Petits combattants. Elle décrit avec beaucoup de justesse l'enfance d'une fillette qui essaie de rester digne et courageuse après l'impensable. Une enfant qui ne peut accepter la disparition de ses parents et qui tient absolument à continuer malgré tout à se battre avec son frère, son complice. L'auteure parvient à lui donner une voix et des expressions d'enfant révoltée, qui s'accroche à ce qu'elle sait, sans jamais verser dans le pathos. Jamais elle ne cherche à s'apitoyer sur elle-même. Au contraire. Raquel Robles évite ainsi avec talent les clichés et le ridicule pour nous proposer un récit très vivant, bouleversant et paradoxalement drôle.

C'est une véritable pépite (repérée grâce à l'opération Masse Critique de Babelio, que je remercie chaleureusement) que nous proposent les éditions Liana Levi avec ce roman extrêmement fort. Une très belle découverte.

Raquel Robles, Petits combattants, traduit de l'espagnol par Dominique Lepreux, éditions Liana Levi, 2014, 137 p.

L'incipit du roman :

« Je savais que nous étions en guerre, je savais qu’il y avait eu une sorte de combat et qu’ils devaient se trouver dans une prison glaciale en train de lutter pour leur vie. Je savais que je devais résister. Malgré tout, une chose me déconcertait : il n’y avait pas eu un seul coup de feu. Alors dire « ils les ont emmenés », ce n’était pas si faux, ce n’était pas un code pour désigner une terrible fusillade, des heures de combat, puis une capitulation face à l’inégalité des forces. C’était une réalité : ils étaient venus à la maison, en grand nombre, c’est sûr, il y avait eu des cris, du désordre, des heures d’interrogatoire, et ensuite ils les avaient emmenés. Ma grand-mère me disait que ça c’était passé comme ça  parce que mes parents voulaient nous protéger. Ce qui m’a toujours paru ridicule : nous étions des combattants, nous étions préparés à affronter un tel moment, nous savions quoi faire, où nous cacher, quand courir, quand pleurer. Nous savions que nous devions être forts, nous savions ce qui pouvait arriver. Se réveiller le matin et voir sa grand-mère décomposée, essayant de ranger la maison avec son corps énorme et impotent, répétant, la voix étranglée, « ils les ont emmenés, ils les ont emmenés », c’était horrible. Ils s’étaient battus la nuit durant, et moi je dormais ! Quel être humain peut dormir d’un sommeil aussi lourd ! » (p.11)

Deux autres extraits:

« Je savais parfaitement que la religion était l’opium du peuple. Je n’étais pas bien sûre de ce qu’était l’opium, sans doute quelque chose de très mauvais, qui une fois avalé par le peuple retardait irrémédiablement le Processus révolutionnaire. Non seulement dieu n’existait pas, mais croire en son existence nous causait du tort à tous. Je savais aussi que nous étions en train de traverser une période de Résistance et qu’il fallait dissimuler. Il était évident que le Peuple avait l’opium sur l’estomac parce que le Processus révolutionnaire était très en retard. Et personne ne semblait se rendre compte que la Révolution était au bout du chemin. Il se pouvait que les activités de simulation soient en train de porter leurs fruits, mais c’est justement là le problème de la clandestinité : il n’y a personne à qui poser la question. » (p. 27)

« Les souvenirs sont facétieux, ils n’en font qu’à leur tête. Quand tu veux te souvenir de quelque chose, tu peux t’y appliquer toute la nuit et il ne se passe rien ; quand tu es occupée à autre chose, pan ! il en apparaît un et c’est comme si un inconnu te collait une gifle en pleine rue sans raison. On a beau s’être entraîné tous les jours pendant longtemps, c’est peine perdue. » (p. 65-66)

Une interview de l'auteure pour en savoir un peu plus.




vendredi 7 février 2014

Publiés en 2013 (5) : Opération séparation - Stephanie Bond

Après ma déception avec une romance Young adult, j'ai décidé de revenir à une romance contemporaine plus classique, publiée en août dernier dans la collection "Central Park" des éditions Milady. J'ai ainsi découvert le travail de Stephanie Bond, écrivaine américaine auteure de plus de soixante ouvrages, dont quelques-uns traduits en français aux éditions Harlequin.

Les héros d'Opération séparation sont deux travailleurs acharnés, célibataires aux personnalités bien affirmées: Annabelle, est une avocate de 28 ans. Clay, de sept ans son aîné, travaille dans la finance. Ils évoluent dans deux mondes différents. Mais quand ils découvrent que leurs parents respectifs souhaitent se marier l’un avec l’autre, ils sont prêts à tout pour empêcher ce mariage, qui serait le sixième du père de Clay, un célèbre acteur. Sauf que leur première rencontre fait des étincelles, dans tous les sens du terme.

Comme le montre son résumé, Opération séparation est une romance contemporaine relativement classique, avec les clichés inhérents au genre. Mais Stephanie Bond a su user de ceux-ci pour composer une histoire pétillante, dans laquelle on ne s'ennuie pas une seconde. Elle a doté ses deux héros (bien évidemment pleins de charme) d'un sacré caractère, si bien que chacune de leurs rencontres donne lieu à des scènes très évocatrices, souvent drôles et assez originales. L'intrigue, si elle use des ficelles de la romance, est ainsi soignée aux petits oignons, rythmée et bien construite. 

Bref, c’est un livre plein d'humour et de fraîcheur, idéal pour se changer les idées. Il a su plaire également à Nifnif59 et Melwasul.

Un extrait (p. 68):
"- C’est amusant […]. Je croyais que c’était vous l’invitée ici. Je suis chez moi, si l’on peut dire.
Elle avança jusqu’au bord de la piscine et croisa les bras.
- Ce sont les excuses les plus étranges que j’aie jamais entendues.
- Des excuses ? s’étonna Clay en haussant un sourcil.
- Votre famille souffrirait-elle de sénilité chronique ? demanda-t-elle dans un sourire faussement attendri. Je parle d’excuses pour m’avoir insultée et agressée.
- On ne vous avait jamais embrassée auparavant ?"


Stephanie Bond, Opération séparation, édtions Milady, 2013, 328 p.